Ma parole doit compter
Ma parole doit compter est un projet en construction constante, débuté dès 2013 par l’association Trisomie 21 France.
L’objectif ? Aider les personnes avec trisomie 21 ou une déficience intellectuelle à devenir des « autoreprésentants » pour prendre la parole en public, parler de leur handicap et faire reconnaître leurs droits.
Pour faciliter ce travail, Trisomie 21 France a proposé de créer une boite à outils avec :
- Des fiches conseil sur les bonnes attitudes à adopter pour parler en public, préparer un discours…
- Des exemples de prises de parole publiques.
- Des outils graphiques pour appuyer le discours.
C’est pour ce dernier point que The Ink Link est entré en scène.
Une co-construction
En juillet 2019, un premier séminaire de travail a lieu à Saint Etienne avec une quinzaine de personnes porteuses d’une trisomie 21 ou déficience intellectuelle.
Pour nous, l’équipe The Ink Link, constituée de 2 chargées de mission et d’une dessinatrice, il s’agit de définir avec les personnes :
- L’ensemble des « droits » dont elles veulent parler en public
- Le format de l’outil
- Leurs préférences graphiques.
Nous intervenons avec l’association Kaleidoscope, en charge de la rédaction des fiches conseils. Les échanges sont très riches, ces « auto-représentants » ont beaucoup à partager. Nous découvrons leurs problèmes quotidiens, et leur aspiration à plus de « droits », que ce soit de l’accès au travail, à l’autonomie ou à la vie affective. La présence d’une dessinatrice durant la rencontre permet de valoriser le groupe : nous faisons leur portrait, croquons les différentes étapes du séminaire… Nous réfléchissons avec eux au style graphique le plus adapté au projet. Ils souhaitent un style simple, ligne claire, assez réaliste. Nous décidons de travailler avec l’artiste Simon Hureau.
Simon commence alors à préparer quelques fiches, sur les « droits » que nous avons listés. Le séminaire suivant, quelques mois plus tard, permet à Simon de rencontrer les personnes avec trisomie, et de voir comment celles-ci s’approprient les fiches.
En particulier, nous souhaitons tester les représentations plus « conceptuelles » comme la mise en évidence du parcours beaucoup plus chaotique pour les personnes porteuses de trisomie. Selon les personnes, ces notions sont plus ou moins simples à appréhender, mais nous décidons de les garder pour que chacun puisse avoir accès au matériel qui lui convient.
Simon réalise, à l’occasion, des portraits des participants qui serviront à d’autres communications. Lors de ce séminaire des simulations de prise de parole sont organisées et les participants s’emparent avec facilité des premières fiches : nous sommes sur la bonne voie !
De retour à son atelier, Simon complète les fiches. Plusieurs formats seront mis à la disposition des utilisateurs, pour être soit imprimés, soit utilisés dans des présentations.
Aujourd’hui, le projet se poursuit grâce à l’initiative de 13 de ces autoreprésentants qui se sont fixés comme but de :
– essaimer leur savoir-faire à travers le territoire, partager leur expertise en formant toutes celles et ceux qui souhaiteront à leur tour être en capacité de prendre la parole pour rendre la société et l’emploi plus inclusifs ;
– animer des actions de sensibilisation en entreprise et auprès de tous les acteurs qui le souhaitent (en université, auprès de médecin, dans un centre de loisirs ou culturel…).