Des vidéos pour sensibiliser aux violences de genre
The Ink Link a représenté les émotions en vidéo pour soutenir le Groupement pour l'abolition des mutilations sexuelles et son programme ACCESS.
Le GAMS Belgique
Le groupement lutte depuis plus de 20 ans pour l’abandon des mutilations sexuelles féminines dans le pays et le reste du monde.
L'association s’engage contre toutes les formes de violences de genre faites aux femmes, aux adolescentes et aux fillettes sur le territoire belge mais aussi dans le reste du monde via le soutien de programmes d’abandon de l’excision par exemple. Les actions visent à réduire l’impact sanitaire, psychologique et social des femmes ayant subi des violences. Il peut aussi s’agir de promotion de la santé maternelle et infantile.
Le programme ACCESS
Notre projet commun concerne plus spécifiquement le programme européen ACCESS qui vise à faciliter l’accès à la prévention, à la protection et au soutien des femmes migrantes confrontées à ces violences.
On parle ici de nombreuses formes de violences de genre : les violences sexuelles, les mutilations génitales féminines (l’excision), les violences entre partenaires, le mariage forcé, l’exploitation sexuelle… comme le précise Fabienne Richard, directrice du GAMS Belgique lors de la conférence de presse de novembre 2019 :
« Les violences faites aux femmes sont universelles et prennent différentes formes. Les femmes migrantes subissent une double violence, à cause des barrières de langue, des difficultés d’obtention d’une protection internationale et des discriminations (racisme, religion)... ».
En théorie, la loi les protège.
En pratique, c’est parfois impossible d’obtenir de l’aide.
Le programme ACCESS a donc été imaginé pour soutenir ces femmes en leur présentant des associations ressources sur lesquelles s’appuyer.
L’enjeu du programme est de réussir à joindre efficacement les personnes concernées : des femmes sur le territoire belge depuis plus ou moins longtemps, qui ont été ou sont confrontées aux violences.
Très vite, le format de courtes vidéos s’est révélé être le plus approprié : il permet un partage simple, rapide et confidentiel. La diffusion peut être très large sans question de logistique ou d’impression. Ne restait plus qu’à trouver une narration adaptée et efficace !
La réalisation des vidéos
Trois scénaristes de l’équipe The Ink Link, Alix Garin, Marie-Paule Noël et Laure Garancher, se sont entretenues avec des femmes, elles ont écouté leurs parcours et les situations vécues. À partir de ces témoignages, elles ont choisi de se concentrer sur quatre émotions clés : le stress, la peur, le dégoût et la douleur.
Ces émotions permettent d’aborder ces sujets difficiles avec un angle compréhensible par toutes. Chacune peut s’approprier le message de la vidéo en se reconnaissant dans les expériences et émotions vues.
Les ateliers et échanges ont permis de choisir un format et un contenu adaptés aux futures bénéficiaires du programme.
Après nos trois scénaristes, c’est Yannick Corboz, dessinateur qui a pris le relais.
Il a assuré le découpage et l’ensemble du dessin des futures vidéos d’une minute trente. Il a su mettre en images des profils variés et des situations sensibles. Toutes les étapes, du storyboard à la mise en couleurs, ont été validées par les équipes de The Ink Link et du GAMS et modifiées selon les retours des femmes concernées.
Le studio Boniato a ensuite pris la relève pour animer les intervalles, donner vie aux images et trouver la bande-son des 4 émotions. Les vidéos ont aussi été adaptées en 9 langues pour parler au maximum de personnes.
La diffusion et l'avenir du projet
Les quatre vidéos sont disponibles sur le site www.we-access.eu , accompagnées d’une cartographie avec les associations vers lesquelles se tourner. Nous vous invitons à les diffuser le plus largement possible pour soutenir et aider de nombreuses femmes.
Fatimetou Sow Deyna, qui a prêté sa voix à la version française, a témoigné à l’occasion de la conférence de presse :
« J'ai quitté mon pays d'origine, la Mauritanie, pour protéger mes filles. Chez moi, à 9 ans, les filles sont mariées, puis gavées pour grossir et donc ‘avoir plus de valeur’. Après cela, c'est l'excision puis la consommation du mariage. En d'autres termes, elle sera violée à l'âge de 12 ans. Chaque matin, je vois mes filles sourire. C’est ma victoire. »
Nous souhaitons que cette situation devienne la norme.
Le projet ACCESS est coordonné par le GAMS Belgique, en partenariat avec FORWARD UK et Médicos del MundoEspagne, avec le soutien du programme « Droit, Egalité, Citoyenneté » de l’Union Européenne, Equalbrussels et du programme PCI de la Fédération Wallonie-Bruxelles.